« Les urgences ont essayé d’être inventives bien avant le COVID-19. »
Dr. Fabrice Dami
Bienvenue dans L’hôpital du futur, le podcast qui raconte comment l’hôpital de demain se construit aujourd’hui même en Suisse, en France et dans toute la francophonie.
Cette semaine, nous écoutons le Dr. Fabrice Dami, spécialiste en médecine interne à Lausanne, médecin adjoint au service des urgences du Centre Hospitalier Universitaire Vaudois (CHUV) et responsable médical de la centrale d’appel 144 pour les cantons de Vaud-Neuchâtel. C’est à ces titres qu’il participe au projet franco-suisse SIA-REMU – Système d’Intelligence Artificielle pour la REgulation Médicale des Urgences – qui a rassemblé les services des urgences du CHUV et du Centre hospitalier universitaire de Besançon, l’université de Franche-Comté, ainsi que la Haute Ecole d’Ingénierie et de Gestion du canton de Vaud (HEIG-VD).
Dans cet épisode, @WarcoBrienza – cette fois sans son acolyte Karim Bensaci en proie à une urgence de travail! – veut développer les 5 problèmes endémiques énoncés par Dr. Dami lors des conférences L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE EN MÉDECINE AIGUË tenues en novembre 2022 à la HEIG-VD. Les 5 problèmes posés à la médecine aiguë sont les suivants:
- Une augmentation annuelle du nombre de patients, tendanciellement plus âgés et aux pathologies plus sévères
- Un nombre de lits hospitaliers chroniquement insuffisants
- Des priorités pas toujours claires entre missions de premiers recours, activités universitaires et activités rémunératrices
- Le déséquilibre entre ressources disponibles – équipes soignantes, ressources matérielles – et besoins patients
- Des services d’urgence qui doivent être inventifs
Ci-dessous, nos notes pour mieux cerner le contexte dans lequel une intelligence artificielle (IA) médicale peut s’inscrire.
Les urgences d’un centre hospitalier universitaire
Les urgences, c’est 3 flux patients:
- le flux entrant (input) → l’hôpital a peu d’impact sur ce flux. Comment le réduire ? Quelques pistes: faciliter l’installation de nouveaux médecins de famille, la télémédecine comme 1ère étape du parcours patient (cf. Copenhagen), sinon d’autres moyens plus coercitifs (ticket modérateur, appel systématique à une centrale d’appel avant d’accéder au plateau des urgences)… S’il est possible de s’organiser en fonction de cet input, cela reste compliqué de changer les équipes soignantes en cours de semaine.
- le flux intra-hospitalier (throughput) → ce flux est géré par les équipes travaillant à l’hôpital.
- le flux sortant (output) → le problème d’indisponibilité des lits retarde la sortie du patient. À cela peut s’ajouter un problème de concurrence locale (i.e. centres médicaux, cliniques, etc.).
Les 3 grands types d’activités d’un CHU
En principe, un hôpital souhaite tourner avec un taux de remplissage des lits > 95% tout au long de l’année. Avec quoi l’occuper ? Il faut pouvoir absorber les pics d’activités imprévus, exécuter des interventions programmées, avancer dans la recherche fondamentale. Fermer les lits, c’est aussi économiser et veiller à la rentabilité d’un établissement.
Dans certains centres d’urgence, c’est le chef des urgences qui décide quel lit attribuer dans quel service d’hospitalisation. Cela marche pour autant que la transparence de l’information sur la situation actuelle en termes de lits disponibles soit assurée. Quelles autres solutions ont-elles été observées ?
Il faut ainsi communiquer sur “L’hôpital engorgé” et non pas “les urgences engorgées”.
Sources utiles:
- https://avisdexperts.ch/videos/view/13662
- https://www.urgences-sante.ch/qui-sommes-nous
- https://www.chuv.ch/fr/chuv-home/espace-pro/journalistes/communiques-de-presse/detail/lintelligence-artificielle-au-secours-de-la-regulation-des-urgences
- https://www.urgences-sante.ch/images/144__pdf_publications/article_pags_bms.pdf
Nos remerciements vont aux partenaires Calyps & Qlik, grâce à qui la diffusion de cet épisode a été rendue possible.