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Entre Ombres et Lumière – CF Ramuz dans ‘Passage du poète’ (EP5)

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Entre Ombres et Lumière
Entre Ombres et Lumière
Entre Ombres et Lumière - CF Ramuz dans 'Passage du poète' (EP5)
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CF Ramuz est né en 1878 à Lausanne, en Suisse, de parents commerçants. Après des études de lettres dans sa ville natale, il part pour Paris, où il séjournera régulièrement jusqu’en 1914, tout en participant à la vie littéraire romande. Après la « Grande Guerre » il renonce au roman explicatif pour décrire des communautés aux prises avec les forces du mal, la guerre, la fin du monde. Il développe ainsi un nouveau style d’écriture proche du langage parlé, abandonnant la narration linéaire et introduisant le « on » comme l’expression d’une collectivité.

Dans le 5e épisode de cette série sur CF Ramuz, écouter les passages suivants d’un de ses livres préférés, ‘Passage du poète’ :

– chapitres 10 et 11


Transcription ci-dessous:

Chapitre 10

C’est le temps où ils se sont mis partout à appeler par-dessus l’eau, du nord au sud, poussant leur voix par-dessus le lac, rangés en lignes derrière les lignes des murs, se tenant à différentes hauteurs contre le mont et étagés, – vers l’autre rive, vers la Savoie.

Temps où il va y avoir surabondance et on n’avait pas assez tout d’abord, mais à présent il va falloir qu’on ôte, sans quoi on serait chassé de chez soi : alors ils appellent par-dessus l’eau, par-dessus le lac, celles de là-bas, c’est quand juin est venu, – les Savoyardes.

Là-bas, elles se tiennent prêtes avec leurs paniers, sous leurs châtaigniers ; elles ont entendu.

On entend bien les cloches d’ici, là-bas, le dimanche, elles entendent bien là-bas quand on sonne les cloches d’ici.

Elles ont entendu qu’on les appelle, elles disent : « On vient », elles se sont levées : – depuis des siècles qu’elles viennent, et c’est quand juin est venu.

Elles descendent leurs petits sentiers sous les châtaigniers, elles prennent leur panier et descendent à deux ou trois dans leurs robes du dimanche ; ou encore c’est au bord du lac qu’elles habitent : là elles se montrent sur le pas des portes, quand il y a l’autre côté de la maison qui plonge dans l’eau, disant au revoir à leur famille.

Aux fenêtres sèchent des linges.

À côté d’un petit port qu’on voit d’en haut entre ses murs, qui est carré et où les barques se touchent toutes, de sorte qu’elles font comme un plancher, un grand plancher de pont de danse…

— Hé ! là-bas, c’est le moment…

Les vieilles avec leurs bonnets de dentelles noires, les jeunes qui suivent la mode ; les vieilles avec leurs coiffes, leurs robes noires, des tabliers ; les jeunes en corsages clairs et en chapeaux à fleurs…

— On vous attend, vous venez ?…

À présent, elles se tiennent dans le bout du débarcadère, attendant le bateau à vapeur, pendant que les douaniers en kaki sont assis sur un banc avec leurs revolvers ; le grand bateau à vapeur tout blanc qui arrive précédé et suivi par les mouettes.

S’asseyant sur le pont d’avant qu’elles remplissent, se tenant serrées le plus qu’elles peuvent comme quand on a peur de se perdre, logeant sous leurs jupes leurs paniers ; et le mouvement que prend l’air à mesure que le bateau augmente sa vitesse gonfle leurs manches à celles qui ont des manches minces et aux autres leur envoie leur tablier par-dessus l’épaule, – qu’elles ramènent, qui s’envole de nouveau, qu’elles ramènent.

Pendant toute la traversée, toute la belle traversée, quand tout est bleu, le ciel est bleu, la montagne est bleue, l’eau est bleue, et même la rive vers laquelle la pointe du bateau s’est tournée est bleue devant elles d’abord sous sa peinture d’air, – mais peu à peu la peinture se fendille, s’écaille, tombe en lamelles ; et la grande côte sort déshabillée, avec la couleur de la feuille, sa couleur, se peignant en vert ; avec la couleur de la pierre, sa couleur, se peignant en blanc, – verte et blanche. La grande côte venant rapidement à vous, avec tous ses murs dont le nombre étonne, et chaque fois elles sont étonnées, cherchant à les compter, n’y réussissant pas, les mains dans le creux de leurs jupes.

Eux, cependant, se tiennent là-haut par rangées, alignés derrière les lignes des murs : et d’abord c’est seulement comme si on avait allumé tout là-bas un feu de broussailles, comme si, là-bas, sur cette autre rive, on avait allumé un feu qui fumerait.

Il y a une grosse fumée brune ; elle monte, tournant sur elle-même, comme s’il y avait là-bas un incendie, comme si une des maisons de là-bas brûlait.

Ensuite, c’est un point, un point blanc.

Le bateau à vapeur fait avancer vers vous sa fumée, il se tient au-dessous et en avant de sa fumée, mais elle vient à mesure qu’il vient.

Ils ont compris, ils se disent : « Ça y est ! »

Le point blanc s’élargit, s’allonge : et eux, se tenant à différentes hauteurs au-dessus de l’eau alignés, c’est comme s’ils voyaient un morceau de l’autre rive qui s’en serait détaché et viendrait.

Elles nous ont entendus, elles sont venues. Et on va être tous ensemble à travailler, parce qu’il y aurait trop de travail pour nous seuls.

Il faut qu’on ôte vite, sans quoi on serait débordé. Elles sont montées au mont, à peine arrivées.

Il y a sur elles le ciel comme un dedans de ruches peint. Elles s’amusent d’être ainsi les unes au-dessus des autres, échafaudées, et les pieds de celle qui est en haut sont à la hauteur de la tête de celle qui est en bas. Elles en ont eu plein les bras (tandis que les hommes par-ci par-là commencent à sulfater), allant entre les ceps à petits pas, disparues, reparues, se baissant, se redressant, se baissant de nouveau, tenant contre elles les gros paquets juteux comme quand on porte un enfant et ses langes pendent ; – elles en ont fait des tas hauts comme elles, parce qu’il faut qu’on ôte et il n’y avait pas assez, mais il y a trop à présent.

Et l’ordre de l’homme reprend le dessus, ayant fait reparaître la terre, qui est revenue se montrer par longues bandes entre les ceps dans l’uniformité du vert.

Tandis qu’à présent elles ont fini et se tiennent assises sur les bancs devant l’eau qu’elles vont retraverser, et, en attendant, elles regardent, parce que c’est un dimanche après midi, sous les grands arbres, tout ce monde, les bateaux à vapeur qui penchent, quand on crie : « Débarquement ! »

Assises sur les vieux bancs de bois, avec leurs jupes noires, les mains dans le creux de leur tablier.

Elles se tiennent bien tranquilles, pendant qu’un bateau arrive et un autre bateau arrive ; et là-haut les bois de la vigne eux aussi attendent sous le grand soleil, avec leurs liens de paille noués comme des cravates.

Après qu’on a fait les effeuilles, et après qu’on a attaché, et ils disent chez nous « lever », – et c’est un ouvrage de femmes.

Chapitre 11

— Seulement, à présent, c’est à votre tour, ont-elles dit aux hommes.

— Compris…

Bovard a appelé son fils qui va mieux depuis qu’il fait chaud ; Bovard a sorti la grande cuve à sulfate.

Il donne à son fils un vieux pantalon, une vieille blouse, un vieux chapeau de paille à grandes ailes ; il met un vieux pantalon, une vieille blouse, les plus vieux souliers qu’il ait trouvés.

Le jour qu’elles vont repartir, les Savoyardes ; alors le gros bateau va fondre peu à peu, allant en sens inverse, après le mouvement du gouvernail qui renverse l’eau sur elle-même comme quand on fait tourner la charrue ; – mais nous, on est prêts, a-t-il dit.

— Henri !

— Je viens.

Son fils va mieux. Il ne tousse presque plus. Et il va venir avec moi, cette fois, et on sera deux.

C’est quand ils sortent ces grandes cuves qu’ils appellent des tines ; ils les calent sur le sol en pente au moyen d’une grosse pierre.

Parce que c’est une cochonnerie qui se dissout difficilement ; et le mélange reste épais. Le mélange donne une bouillie : c’est à quoi on est obligé depuis qu’il y a eu ces maladies, c’est-à-dire depuis cinquante ans. Il y a une odeur qui fait tousser, et c’est chimique. Ça brûle les étoffes, le cuir, ça brûlerait même la vigne si on ne faisait pas attention, – mais enfin, puisqu’il faut. Et ils remplissent les tonneaux à ouverture carrée dont ils se servent et qu’on amène par les chemins jusqu’à cette porte d’en bas ou bien jusque devant la dernière marche de l’escalier qu’on aura chaque fois à monter tout entier et à redescendre, ou encore à l’entrée du sentier où on est ramené en arrière de la moitié de chaque pas qu’on fait, tant c’est raide, – seulement que faire ?

Bovard a dit : « Ça ne fait rien… »

Il est parti avec son fils, il dit : « C’est même le contraire. Et regardez-moi ça ! est-ce beau ! »

Montrant les hommes qui s’en vont sur les deux routes, puis, partant de là, à beaux intervalles, avec ordre et avec méthode, s’étant réparti les surfaces, montent, le pulvérisateur sur le dos.

Regardez-moi ça, parce que c’est beau !

Attaquant le mont pour une bataille, s’étant distribué la tâche de façon à se continuer l’un l’autre, parce que là où celle de l’un commence celle de l’autre finit ; ayant découpé dans ce grand ensemble chacun son morceau sans laisser de vides ; – et eux alors sont tout petits, ils sont là dedans comme des fourmis, seulement il y a en eux l’intelligence, il y a en eux la volonté.

— Et c’est ça seulement qui compte et c’est ça qui est beau à voir, a dit Bovard, qui a rempli son pulvérisateur, et puis il s’est mis à peindre.

À présent, ils sont peintres. Ils refont les murs, ils portent la terre, ils taillent, ils fossoient, ils raclent ; ils ont été ingénieurs, architectes, ils ont été maçons, ils ont été arboriculteurs, terrassiers, mais ce n’est pas fini, ça ne suffit pas, leur métier toujours le même est fait de plusieurs métiers. Parce qu’à présent ils peignent et c’est tout le pays qu’ils peignent, le faisant changer encore une fois de couleur. Ils sont comme le peintre : le peintre ne donne pas qu’une couche, mais deux, trois, quatre, et cinq s’il faut, jusqu’à ce que la couleur tienne ; – et eux, de même, s’élevant pas à pas contre la pente entre les ceps, tenant la lance comme un pinceau, peignant à droite, peignant à gauche ; allant chercher sous la feuille la grappe cachée, et pas une feuille, pas une grappe qui ne soit visitée par eux, s’ajoutant ainsi peu à peu les unes aux autres dans le changement qui survient.

Quand le mont, une première fois, avait changé de couleur de lui-même, – mais eux l’ont regardé, et ils n’ont pas été contents ; ils ont dit : « À notre tour. »

Et : « Hardi ! Hardi quand même ! »

— Vois-tu ça, a dit Bovard à son fils et Bovard tient le pinceau.

Et son fils tient le pinceau.

Et la couleur sortant de vous revient à vous, et eux-mêmes peu à peu changent de couleur, tandis qu’ils toussent et crachent et ont les yeux qui leur pleurent, et se mouchent, – changeant de couleur de la tête aux pieds, ne voulant pas être différents ; tout bleus, tout peints en bleu eux-mêmes en ressemblance avec le mont et par fidélité à lui ; les mains, les bras, les jambes, le corps, le chapeau, la barbe, le menton, la moustache, et on en a plein les oreilles, plein les yeux ; on tousse bleu, on mouche bleu, on pisse bleu ; tant pis ! parce que le mildiou à présent peut venir s’il veut, on a de quoi le recevoir…

— Et c’est ça qui est beau ! dit Bovard, de tenir le coup, d’être les plus forts (parce que le poète est venu).

Tandis qu’il va toujours, et son fils va près de lui ; descend à la bossette quand son pulvérisateur est vide, le remplit, remonte, et son fils de même, et tous les autres comme son fils et lui ; par descentes, remontées, puis par un long travail patient, sous le grand soleil, dans l’ardeur du jour, face à la pente brûlante qui se dresse vous poussant contre sa chaleur, parmi l’aveuglement, le brouillard et l’aveuglement, l’odeur : quand ça vous pique la peau, quand ça vous perce votre blouse, quand ça durcit contre vos vêtements qui se raidissent ; alors on marche comme dans une carapace, dans une cuirasse articulée, dans un justaucorps de béton : on est soi-même comme une maçonnerie (pour plus d’amour à ces murs d’alentour) ; – mais ça ne fait rien si on tient le coup, si on est les plus forts, n’est-ce pas, mon ami ? si on gagne la bataille, si on a roulé le mildiou !

Étant comme suspendus à des échafaudages les uns au-dessus des autres, repeignant toute l’immense façade, de haut en bas, de bas en haut, dans ses recoins, dans ses niches, ses replis, entre ses contreforts, ses arcs-boutants, ses places sculptées ou non sculptées : alors le lac est étonné de mirer une autre couleur, un mont qu’il ne reconnaît pas, une pente qui n’est plus celle dont il a l’habitude, se refusant d’abord avec son bleu à cet autre bleu, ce bleu d’en haut quand c’était vert, ce bleu pas vrai, ce bleu des hommes ; – et puis il faut quand même, parce que le lac va y être forcé et on le plie à nous, après le mont, – à nous, les hommes.

Alors, qu’est-ce que c’est, à présent, qui bouge là ?

Est-ce un pan de mur qui vient en avant, comme il arrive quelquefois quand un glissement de terrain se produit, est-ce un morceau de la pente ?

Ou bien un des ceps, plus haut que les autres, qui s’avance ?

Ce qui se détache là-haut, puis fait un pas et en fait encore un et est venu lentement, puis s’arrête : alors, quand la chose s’arrête, elle est continuée exactement sur ses côtés et on ne l’en distingue plus.

Elle se tient en haut de ce dernier mur ; alors on voit, dans la vigne d’en dessous, dans cet autre petit commencement de chambre, ce casier, ce soubassement de maison comme si tout le reste de la maison avait brûlé, ce rez-de-chaussée de maison avec un plancher en pente : – on voit là dans la barre d’ombre que fait le mur qui suit comme si un peu de ce mur s’était éboulé.

Un pan de mur descend ; l’autre, c’est comme s’il était tombé du côté d’en haut et demeurait allongé là, étant empêché de glisser.

Ici, quand les hommes veulent se mettre à l’ombre, ils ne trouvent que celle des murs. Il y a seulement ces étroites barres faites à l’encre comme quand on souligne un mot. Il n’y a point d’arbres, c’est le seul refuge ; il faut se coucher dedans tout de son long. Ils entrent en rampant dedans, ils s’étendent de côté contre la pierre, semblables à la pierre ; et puis, pliant le bras, ils mettent la tête dessus.

Ils restent alors sans mouvement, parce que, sitôt qu’on bouge, on déborde.

À peine élargies au matin, quand le soleil est bas, ces ombres, et puis elles se rétrécissent en venant un peu de côté, se rétrécissant toujours plus, jusqu’à ce que ce soit midi, l’heure où on cherche le repos ; et justement c’est l’heure où elles sont le plus étroites ; – après qu’on a mangé la soupe, le pain et le fromage, qu’une petite fille vous apporte dans un panier.

On voit toujours ce ciel comme un dedans de ruche peint. Au-dessus de la crête, faisant suite à la crête et puis revenant sur lui-même, lisse, uni, mat comme une calotte de paille peinte épais : un dedans de ruche. Et eux, ils sont sur le côté de la ruche, qui se dresse là avec ses casiers.

L’homme qui est couché se tourne de côté, il soulève la tête, il a dit à celui qui est debout :

— Est-ce déjà l’heure ?

Un bateau à vapeur est entendu dans la profondeur, on ne sait pas où. Le bruit qu’il fait semble vous arriver par-dessous la terre. C’est avec ses épaules quand on est couché qu’on l’entend ; quand on est sur pied avec ses semelles. Le bruit du bateau à vapeur vient secouant l’espace d’en dessous, en même temps que, dans l’air, il se mélange au bruit des abeilles. Et il y a son tremblement : alors est-ce pourquoi la lumière tremble ainsi ?

On voit l’homme là-haut trembler avec sa figure qui tremble pendant qu’il est parfaitement immobile ; son menton tremble et sa moustache. En haut de son mur, sous le chapeau, et le mur lui-même et le chapeau. Sous l’aile du chapeau, c’est comme à un plafond de chambre, à cause des reflets, et ça danse.

Il est parfaitement immobile tout en étant mobile dans les différentes parties de son corps. Il y a un mouvement qui remonte le long de lui. Lumière, abeilles, ça sent le miel, ça sent le mur chaud, le vernis ; ça sent le vernis, la peinture.

— Tu viens ?

Pendant qu’il ne bouge pas là-haut, et l’autre dans le pied de son mur non plus, – tout bouge.

Et à présent c’est le mont qui balance comme si on était à l’intérieur d’un navire, de sorte que celui qui était couché, quand il se lève, a de la peine et il doit se tenir au mur.

Il a sorti seulement la tête de l’ombre, il l’y a ramenée, fermant les yeux. Il est dans cette ombre comme dans un cercueil qu’il doit forcer, mettant dehors avec précaution sa personne devant le vide qui l’attaque violemment lui sautant au corps, par sa lumière, sa chaleur, ses décharges, quand chaque petite vague vous éclate contre, et l’espace même est comme un coup qu’on reçoit.

Mais c’est le beau, c’est le grand beau, et il semble qu’il va durer ; alors les voilà prêts quand même.

On les a vus descendre l’un derrière l’autre les escaliers aux marches pratiquées dans le faîte des murs, passant d’un de ces murs à l’autre, puis trouvant un bout de sentier, ou bien allant le long d’une canalisation, puis prenant en travers et de nouveau sautant, – puis ils remontent.

Tout ce mois de juin, tout ce commencement de juillet. Descendus, remontés : ici, plus loin, à droite, à gauche, jusqu’à ces toutes dernières vignes d’en bas immédiatement ourlées par les gros blocs de l’enrochement ou la grève, et jusqu’à ces toutes dernières d’en haut finissant parmi la broussaille et les rochers.

Peignant, repeignant, re-repeignant ; sulfatant, resulfatant, re-resulfatant ; soufrant, resoufrant, entourés de bleu, entourés de jaune, étant dans une couleur, puis dans une autre couleur, – de haut en bas, de bas en haut, tout le mois de juin, puis juillet, depuis des quatre heures du matin jusqu’à des huit heures du soir, où on rentre ; – alors il y a Besson, vous savez, le vannier qui s’est installé au village ; il va faire sa tournée et souvent on le trouve sur la route quand on rentre.

C’est le beau, comme ils disent, c’est le grand beau, le tout grand beau ; on tient le temps cette fois, ça va faire une belle année, une toute belle année.

Pour peu seulement que ça continue, mais on va faire en sorte que ça continue, qu’en dites-vous ?

Parce que ça nous regarde, ou quoi ?

Considérant toutes les promesses qu’il y a, parce qu’on les y a aidées.

Quand le grain est bien sain, ni trop rare, ni trop serré, bien égal, bien réparti.

Et on le voit grossir ; de jour en jour on le voit grossir, en même temps qu’il devient clair et on commence à voir au travers ; on dit alors que le raisin traluit.


Remerciements

Le téléchargement de cet épisode et la transcription complète sont disponibles sur www.odiolab.ch/series/entre-ombres-et-lumiere/

Merci à la Bibliothèque Numérique Romande pour la mise à disposition du texte traduit de l’allemand, et à Wikipedia pour la mise à disposition de l’illustration.

 
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