“Si les collaborateurs badgent, la prise de température devient une étape supplémentaire dans ce processus.” Adrian Shajkofci, doctorant à l’EPFL & inventeur
Bien que la plupart des signes cliniques du COVID-19 soient non spécifiques – ils peuvent par ex. recouper ceux observés dans certains états grippaux – l’OMS énumérait fin février 2020 les 5 symptômes suivants, par ordre de fréquence: fièvre (88%), toux sèche (67%), fatigue (38%), production de mucus au niveau des poumons (34%) et essoufflement (19%) *
La crise générée par le Coronavirus appelle les entreprises, les collectivités publiques et les particuliers à la plus grande vigilance. Mais comment rétablir la confiance auprès de ses collaborateurs, visiteurs ou clients ? Une question que se posent nombre d’écoles, restaurants, centres de congrès ou autres sites industriels. La caméra thermique constitue une solution en vogue, dont le prix reste élevé pour une PME (> 2’000 euros par unité) et l’installation en réseau plus complexe.
Le capteur de température autonome CoronaSense inventé par le doctorant en génie électrique Adrian Shajkofci offre une solution rapide et clé en main pour moins de 800 francs (750 euros) par unité. Simple à utiliser, ce thermomètre connecté est fabriqué en Suisse, reste abordable, dispose d’une intelligence qui lui permet de ‘reconnaître’ la température d’une personne au fil du temps, sans l’identifier pour autant. Enfin, il est autonome et enregistre les données collectées en local, sans passer par un cloud.
Après un Master à l’EPFL en bio-ingénierie, Adrian Shajkofci a débuté un doctorat en génie électrique et électronique dans le laboratoire de Michael Liebling à l’institut valaisan IDIAP. Ses recherches dans le domaine du traitement du signal en imagerie l’ont habitué à traiter de grandes quantités de données biologiques ou médicales.
*Source: OurWorldInData.org
Questions posées à Adrian:
- CoronaSense dispose notamment d’un capteur type Time-of-Flight (ToF) et d’une thermopile. Peux-tu nous résumer les technologies que tu y as intégré?
- Décris-nous tes étapes d’idéation: comment est venue l’idée de CoronaSense ?
- Le développement de CoronaSense et le montage de plusieurs dizaines d’unités ont eu lieu en Suisse, en un temps record, tandis que les transports internationaux étaient coupés. L’impression 3D a-t-elle répondu à tous tes défis de production ?
- Comment gères-tu la confidentialité des données personnelles, dans les cadres réglementaires imposés par le RGPD (EU) et la LPF (CH) ?
- Est-ce que le public est rassuré ou a-t-il peur qu’on récolte ses données personnelles ?
- Parmi les indicateurs-clés stockés en local, quelles sont les informations les plus relevantes ? Qui a un intérêt à disposer de cette vue hélicoptère : la direction, le responsable de la sécurité ou l’IT manager ?
- Quels ont été les écosystèmes réceptifs à CoronaSense en Suisse ?
- Selon l’OMS, la fièvre constitue le principal symptôme du virus, mais l’organisation reste sceptique quant à l’utilisation de telles solutions, notamment parce qu’une partie significative de la population ne présente aucun symptôme. Une étude islandaise réalisée à grande échelle nous informait en avril 2020 que 43% des personnes ayant reçu un résultat positif au test COVID-19 ne souffraient pas (ou pas encore) de symptômes, la fièvre pouvant apparaître après quelques jours. Le capteur CoronaSense est-il efficace pour prévenir les risques de cette maladie, ou s’agit-il plutôt des risques liés au manque de confiance ?
- Quelles sont tes ambitions pour la suite ?